PC 5 : CO-CONSTRUCTION
Durée: 120 mois
Porteur : IRD
Partenaires clé : MNHN, Université de Nantes, CNRS, INRAE, IRIS, Université des Comores, Université de Mayotte, Université Eduardo Mondlane, Université de La Réunion, Université de Tuléar
BRIDGES- CO-CONSTRUCTION vise à mieux connaitre les acteurs de la gouvernance maritime, et à analyser les tensions et divergences dans la planification de l’espace littoral et marin (incluant les pratiques, stratégies et projets des acteurs locaux). Il s’agit d’appréhender leurs interactions et de générer des espaces de dialogue à propos de la gestion des aires marines protégées. L’analyse des relations de pouvoir et la mobilisation des divers savoirs appuiera la définition des trajectoires alternatives des socio-écosystèmes étudiés au regard de critères de durabilité et d’équité.
Il cherche à répondre aux questions scientifiques suivantes :
- Comment appréhender les dynamiques d’aménagement maritime à l’aune des pratiques d’acteurs et des matérialités maritimes pour coconstruire des futurs océaniques ?
- Comment les rapports de pouvoir influencent-ils l’action publique et les dispositifs de l’aménagement maritime, et comment la justice socio-environnementale peut-elle orienter les décisions ?
- Quels sont les dispositifs participatifs adaptés aux objectifs de gouvernance partagée ? Quels sont leurs effets ?
BRIDGES-CO-CONSTRUCTION cherche prioritairement à :
- Étudier les cadres normatifs de la gestion des espaces littoraux et maritimes à différentes échelles pour appréhender la gouvernance multiscalaire et saisir les (dis)continuités spatiales et sociales,
- Saisir, par l’analyse des usages, les processus d’accès aux espaces maritimes, à leurs ressources et leurs impacts environnementaux,
- Examiner les mécanismes de gouvernance partagée mis en œuvre dans les aires marines protégées de la région, et propose de fournir une analyse de la trajectoire des dispositifs participatifs,
- Coconstruire des dispositifs participatifs et élaborer des principes de gestion adaptés aux cas d’études, susceptibles de générer un dialogue et une circulation de l’information et de favoriser transformations durables et inclusives.
L’approche de BRIDGES- CO-CONSTRUCTION se base sur une transdisciplinarité et une adaptation des dispositifs participatifs aux contextes locaux et régional. Elle prend en compte les rapports de pouvoir et controverses pour rendre plus efficaces, justes et durables les approches de transformation des socio-écosystèmes.
Il s’appuie sur :
- Le projet DIDEM (“Dialogue science-décideurs pour l’intégration des connaissances scientifiques dans la prise de décision en matière de gestion des zones côtières et marines de l’océan Indien occidental”), cofinancé par le FFEM, le CRDI, L’IRD, la société des Explorations de Monaco de 2021 à 2024, notamment sur les terrains comoriens, mozambicains et malgaches.
- Les projets RECOS (“Résilience des Ecosystèmes Côtiers du Sud-Ouest de l’Océan Indien” cofinancé par l’AFD et le FFEM) et VARUNA financé par l’AFD s’intéressent aux relations science-sociétés.
En complément de ces initiatives, le PC5 mobilisera des approches qualitatives, quantitatives et multi-scalaires, et s’appuiera sur une pratique du terrain en partenariat. Grace à cela le PC5 fournira un cadre d’analyse détaillé des acteurs, de leurs pratiques et stratégies et des indicateurs de justice socio-environnementale, au service de la co-production de trajectoires durables des socio-écosystèmes marins.
- Enquêtes sociologiques
- Cartographie du droit de l’environnement marin et SIG associé
- Cartographie d’acteurs et typologie des modèles de gestion des ressources
- Analyse spatiale des initiatives d’aménagement et leurs tensions Reconstitution de l’historique des trajectoires de participation
- Analyse critique des indicateurs de justice environnementale et recueil des bonnes pratiques
- Ateliers transdisciplinaires de construction de scénarios
- Développements d’outils d’apprentissage partagé
2026 :
- Premières cartographies et descriptions des acteurs, normes et pratiques
2026-3031 :
- Analyse plus détaillée des tensions et synergies des différents projets et politiques publiques
2026-2033 :
- Ateliers de co-construction de scénarios
2028-2033 :
- Plateformes participatives
Stéphanie DUVAIL (IRD)
Stéphanie Duvail est Géographe, Directrice de Recherche à l’IRD. Ses recherches portent sur la gestion des zones côtières en Afrique avec un intérêt particulier pour les plaines inondables, deltas et estuaires. Elle aborde la question des interactions terre-mer en s’intéressant aux effets des barrages sur les écosystèmes et les économies rurales situées en aval des ouvrages. Elle étudie plus généralement les aspects de partage de l’eau et des ressources et les problématiques foncières et de planification côtière qui y sont associées. Ses recherches ont été menées en Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie) et Australe (Mozambique) dans des équipes transdisciplinaires mettant en œuvre des approches de recherche participative.
Tarik DAHOU (IRD)
Tarik Dahou, Directeur de recherche à l’IRD mène des recherches sur une Anthropologie politique du gouvernement des espaces et ressources maritimes au Maghreb et en Afrique Subsaharienne. Cette recherche se développe depuis l’étude des normes globales des politiques publiques, jusqu’à celle de leur traduction nationale sur des territoires concrets, en passant par l’examen de leur dimension subjective à partir des représentations et pratiques des acteurs maritimes du niveau local. Cette démarche est susceptible de rendre compte des interactions entre dynamiques marchandes, halieutiques et environnementalistes, qui déterminent aujourd’hui les droits d’usages et de propriété sur les ressources maritimes. Elle décline par une démarche multiscalaire les rapports de pouvoirs transversaux aux secteurs d’activités, aux institutions de régulation et aux espaces afin d’éclairer la construction sociale de ces droits.
Brice TROUILLET (University of Nantes)
Brice Trouillet est Professeur des universités (Nantes Université) en géographie, plus précisément dans le champ de la géographie sociale de l’environnement marin. Ses recherches portent sur la dynamique des activités humaines en mer et la gouvernance maritime (notamment la planification de l’espace maritime). à travers le spectre des Sciences & Technologies Studies et des approches critiques, et en partant de l’exemple des activités de pêche dans le contexte de la planification de l’espace maritime, il étudie plus particulièrement comment les relations de pouvoir et les connaissances s’entremêlent dans des dispositifs (géo)technologiques (données, types de savoirs, documents de planification, représentation cartographique) et, ce faisant, façonnent des « agencements sociotechniques » qui médiatisent les rapports à « l’environnement » marin. Dans ce registre et en s’appuyant sur les réflexions issues des Digital Geographies, il porte une attention croissante aux questions informationnelles (fabrique, traitement, représentation, circulation, usage) et aux enjeux de pouvoir associés.