PC 4 : RÉSILIENCE
Durée : 120 mois
Porteur : Ifremer
Partenaires clés : Université de la Réunion, Université de Mayotte, IRD
BRIDGES-RÉSILIENCE vise à fournir de la connaissance pour une gestion spatialisée durable et juste des ressources côtières, principalement des socio-écosystèmes de la pêche artisanale et de subsistance du Sud-Ouest de l’océan Indien. En s’appuyant sur une méthode transdisciplinaire et une approche territoire, le projet vise à démêler les relations de cause à effet qui sous-tendent la durabilité des Contributions de la Nature à l’Homme grâce à une gestion socio-écosystémique.
Il cherche à répondre aux questions scientifiques suivantes :
- Quel est le rôle de la gestion spatialisée des ressources côtières et marines dans le fonctionnement des écosystèmes ?
- Quel est le rôle de pêche dans les Contributions de la Nature à l’Homme ?
- Comment évaluer l’impact du changement climatique sur les pêcheries, et quel est le rôle de la gestion spatialisée dans l’atténuation des impacts du changement climatique ?
BRIDGES-RÉSILIENCE cherche prioritairement à :
- Comprendre les interactions complexes entre les activités de pêche et le fonctionnement des écosystèmes pour identifier les outils de gestion spatialisée (OGS) capables de concilier pêche, durabilité environnementale et résilience du socio-écosystème,
- Évaluer le rôle de la pêche et de l’aquaculture dans la durabilité des “Aliments bleus” pour les communautés côtières du Sud-ouest de l’Océan Indien,
- Prédire les impacts du changement climatique sur les pêcheries,
- Comprendre les réponses adaptatives des pêcheurs en interaction avec les OGS et leurs conséquences futures sur le bien-être humain,
- Évaluer des scénarios d’intervention en matière de gouvernance à l’aide d’outils de modélisation et d’ateliers participatifs, évaluant ainsi les futurs potentiels pour les systèmes socio-écologiques.
BRIDGES-RÉSILIENCE adopte une démarche de « living-lab » transdisciplinaire pour combler le fossé entre la recherche socio-écologique et la science de la durabilité. Cela inclut des évaluations de scénarios et des expérimentations de gouvernance, visant à favoriser des voies de développement durable. En collaborant avec des acteurs locaux et des parties prenantes, le projet mettra en œuvre et testera des initiatives transformatrices qui répondent aux défis locaux tout en contribuant aux objectifs de durabilité.
BRIDGES-RÉSILIENCE inscrit son action dans un contexte où les informations sur les processus menant à la durabilité de l’utilisation des ressources côtières et marines sont limitées, ce qui pose d’importants défis de gestion.
Il s’appuie, entre autres, sur :
- Le projet CORECRABE, pour mener une évaluation transdisciplinaire des pêcheries de crabes de mangrove à Madagascar,
- Le projet MANFAD, pour développer un outil d’aide à la gestion des Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP),
- Le projet BioEOS, pour développer des outils d’observation afin de caractériser la dynamique spatio-temporelle de la biodiversité côtière,
- Le réseau international de recherche Afrimaqua, pour favoriser le développement d’une aquaculture marine durable et sensible à la nutrition en Afrique, afin de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la création de revenus,
- Le Laboratoire Mixte International (LMI, dispositif IRD), MIKAROKA à Madagascar, impliquant l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM) situé à Toliara, le Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO) situé à Nosy-Be et plus récemment l’Université d’Antsiranana,
- Le Laboratoire Mixte International (LMI, dispositif IRD), LIMAQUA en Afrique du Sud. Le Laboratoire Interdisciplinaire africain d’aquaculture marine durable et sensible à la nutrition porté conjointement par le Department of Environment, Forestry & Fisheries (DEFF) et l’UMR MARBEC.
Type de données concernées : évaluations biologiques, écologiques, de la pêche, contribution de la pêche à la nutrition, descripteurs socio-économiques, composantes institutionnelles, Impacts climatiques passés, conditions climatiques et océanographiques actuelles et projetées, risques à venir.
- Enquêtes socio-économiques auprès des acteurs de la gestion des ressources côtières et marines (pêcheurs, gestionnaires, etc.),
- Réunions et ateliers de travail sur l’analyse des données et écriture de papiers,
- Sessions d’acculturation et de sensibilisation sur les sites ateliers pour impliquer les acteurs locaux,
- Journées annuelles BRIDGES et BRIDGES-RESILIENCE.
2026 :
- Caractérisation des enjeux par site
- Début des suivis
2028 :
- Impacts futurs du changement climatique sur les pêcheries artisanales
2030 :
- Ateliers de travail sur les scénarios
- Recommandations et expérimentations de mesures de gestion spatialisée
2034 :
- Évaluation et expérimentations
Quentin SCHULL (Ifremer)
Quentin Schull est chercheur (Cadre de recherche) à l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer), rattaché à MARBEC. Il est spécialisé en écophysiologie évolutive, utilisant des approches multidisciplinaires allant du génome à l’organisme, et à l’intersection entre individus, populations et environnements, afin d’étudier leur sensibilité et leur résilience face aux changements globaux. Dans une perspective de gestion durable des ressources, ses travaux visent à dissocier les effets des contraintes naturelles de ceux des contraintes anthropiques, et à promouvoir la coexistence entre l’homme et la nature afin d’assurer la durabilité du socio-écosystème marin. Depuis 12 ans, en combinant des approches expérimentales en conditions contrôlées avec des expériences de terrain et de suivis in situ, ses recherches ont été menées dans divers écosystèmes, allant des tropiques dans le sud-ouest de l’océan Indien, la Polynésie française et l’Indonésie, aux zones tempérées de la mer Méditerranée, jusqu’aux régions polaires dans les zones subantarctiques. Il fait partie de l’unité de recherche MARBEC, qui se concentre sur les enjeux sociétaux liés à la biodiversité marine et à ses usages, et plus spécifiquement sur deux ambitions : proposer des outils de conservation de la biodiversité et anticiper les risques émergents, ainsi que promouvoir une pêche et une aquaculture marines durables.
Stéphanie D’AGATA (IRD)
Stéphanie D’Agata est chargée de recherche à l’Institut français de recherche pour le développement (IRD), rattachée à ENTROPIE et accueillie à l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) à Plouzané, France. Depuis 13 ans, les recherches de Stéphanie portent sur les interactions homme-environnement dans les socio-écosystèmes côtiers, avec pour objectif global d’identifier des solutions conduisant à la conservation de ces écosystèmes, tout en assurant leur durabilité et le bien-être humain. Elle utilise une approche interdisciplinaire intégrant l’écologie des communautés et fonctionnelle, la biologie de la conservation, la biogéographie, les sciences halieutiques et l’écologie humaine pour caractériser les interactions homme-environnement dans les écosystèmes côtiers, en particulier dans le contexte des pêcheries artisanales et de subsistance dans le sud-ouest de l’océan Indien (par exemple, Madagascar). Son approche prend en compte l’imbrication des échelles écologiques et socio-économiques pour mieux comprendre les systèmes socio-écologiques. En pratique, elle intègre des données empiriques issues d’observations écologiques, environnementales, halieutiques et socio-économiques, couplées à des outils de modélisation statistique, pour évaluer les associations directes et indirectes entre les déterminants multi-échelles de la dynamique des socio-écosystèmes côtiers. Elle fait partie de l’équipe de recherche ENTROPIE, basée à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie, qui se concentre, entre autres, sur la compréhension des dynamiques spatiales et temporelles des modèles de biodiversité et sur la conservation durable de la biodiversité marine dans les systèmes socio-écologiques de l’Indo-Pacifique.